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Budget 2026 : le gouvernement relance le statut du bailleur privé pour redynamiser l’investissement locatif

Le logement revient au cœur du budget 2026. Le ministre de la Ville et du Logement, Vincent Jeanbrun, a annoncé le dépôt d’un amendement au projet de loi de finances visant à créer un « statut du bailleur privé », une mesure fiscale très attendue par les acteurs du secteur immobilier. L’objectif : stimuler l’investissement locatif privé et remettre sur le marché des logements vacants, après la disparition du dispositif Pinel.

 

Un signal fort pour un secteur en crise

 

Après un premier rejet en commission à l’Assemblée nationale, le ministre a confirmé vouloir réintroduire la mesure, considérée comme un signal fort envoyé à un secteur en grande difficulté. En effet, la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) alerte sur une chute spectaculaire des ventes aux investisseurs particuliers, passées de 60 000 par an à seulement 9 000 en 2025.
Une situation critique liée à la hausse des taux d’intérêt, à la complexité des réglementations et à la fin des incitations fiscales attractives.

 

 

 

 

 

 

Vers un nouveau cadre fiscal pour les bailleurs

 

Le futur statut du bailleur privé, encore en discussion avec Bercy, s’inspire des travaux de Valérie Létard et d’un rapport parlementaire signé Mickaël Cosson et Marc-Philippe Daubresse.
Plusieurs pistes fiscales sont actuellement étudiées :

 

  • - Amortissement de 2 % par an pour les logements neufs ;

  • - Aides à la rénovation énergétique pour favoriser la remise sur le marché de logements anciens ;

  • - Amortissement élargi jusqu’à 5 % sur 20 ans dans le neuf et 4 % sur 25 ans dans l’ancien ;

  • - Relèvement du plafond du déficit foncier de 10 700 € à 40 000 €, afin d’encourager les travaux ;

  • - Harmonisation des abattements entre locations nues et meublées ;

  • - Exonération partielle d’IFI pour les logements loués durablement ;

  • Et, à plus long terme, bonus fiscaux pour les bailleurs pratiquant des loyers abordables ou rénovant des logements énergivores.

Ce dispositif se veut plus souple et durable que le Pinel, tout en évitant de reproduire ses effets inflationnistes. Il vise à simplifier la fiscalitéencourager la rénovation énergétique et rétablir la confiance des investisseurs privés.

 

Une mesure saluée par les professionnels

 

La création de ce statut est perçue comme une « très bonne nouvelle » par Pascal Boulanger, président de la FPI, qui y voit « un signal attendu de longue date ».
Même son de cloche du côté de la Fédération française du bâtiment (FFB), dont le président Olivier Salleron salue l’initiative, tout en jugeant « trop faible » le taux d’amortissement de 2 % proposé.
Pour Pierre Madec, économiste à l’OFCE, cette mesure envoie un message positif pour redynamiser l’investissement locatif, mais elle devra s’accompagner de contreparties sociales : encadrement des loyers ou plafonds pour protéger les locataires.

 

Le logement social également au cœur du débat

 

En parallèle, Vincent Jeanbrun a ravivé un autre dossier sensible : celui du logement social. Lors d’un déplacement en Seine-et-Marne, il s’est dit favorable à un plafonnement du nombre de logements sociaux par commune, afin d’éviter la concentration des difficultés.
Une position qui vient nuancer la loi SRU, imposant aujourd’hui un minimum de 20 à 25 % de logements sociaux, sans plafond maximum.