
À partir du 1er janvier 2026, la réforme du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) modifiera en profondeur le classement énergétique des logements français. En ligne de mire : un nouveau mode de calcul plus favorable à l’électricité, qui permettra à 7 millions de résidences principales de gagner une classe énergétique.
Une réforme portée par un changement de coefficient
Cette évolution découle d’un décret annoncé par le Premier ministre le 9 juillet 2025, qui modifie le coefficient d’énergie primaire (CEP) de l’électricité. Ce coefficient, utilisé dans le calcul du DPE pour refléter l’impact environnemental de chaque kilowattheure consommé, va passer de 2,3 à 1,9 — soit une baisse de 17 %. Cela rapproche l’électricité des autres sources d’énergie comme le gaz ou le fioul, dont le CEP est fixé à 1.
Puisque tous les logements consomment un minimum d’électricité pour l’éclairage, la ventilation ou encore les équipements électroménagers, cette réforme aura un effet mécanique sur l’ensemble du parc immobilier, avec une amélioration généralisée des performances énergétiques mesurées.
Les logements chauffés à l’électricité largement favorisés
Mais ce sont les logements chauffés principalement à l’électricité qui bénéficieront le plus de cette réforme. D’après l’étude menée par Casam sur 9 105 diagnostics DPE issus des données ouvertes de l’ADEME, 47 % des logements chauffés à l’électricité gagneront une classe énergétique. Cela représente 91 % des biens reclassés dans le cadre de la réforme.
À titre d’exemple, 35 % des logements classés F passeront à E, tandis que 26 % des biens classés D grimperont à C. En tout, 850 000 logements sortiront du statut de passoire énergétique (classes F et G), dont 50 000 logements classés Gdestinés à la location, qui passeront en F. Ces derniers bénéficieront ainsi de deux ans de sursis grâce à la réforme, évitant pour un temps l’interdiction de mise en location imposée par la loi Climat et Résilience depuis 2025.
Petites surfaces, grands gagnants
Les petits logements (moins de 40 m²) ressortent eux aussi comme grands bénéficiaires. Casam révèle que 41 % d’entre eux gagneront une classe énergétique, contre 23 % en moyenne pour l’ensemble du parc. La raison : une forte prévalence du chauffage électrique dans ces surfaces réduites. À Paris, où les petites surfaces chauffées à l’électricité sont très fréquentes, 28 % des logements verront leur DPE progresser
Des marges de manœuvre retrouvées pour les propriétaires bailleurs
Cette réforme pourrait également redonner de la souplesse aux propriétaires bailleurs, particulièrement ceux dont les logements sont alimentés électriquement. Jusqu’ici, il leur était parfois techniquement ou financièrement impossible d’atteindre une classe D, seuil nécessaire pour s’exempter des interdictions progressives de location. Grâce à la baisse du coefficient d’énergie primaire, certains logements jusque-là classés E, F ou G pourront ainsi retrouver une seconde vie sur le marché locatif.
Un simulateur pour estimer l’impact de la réforme
Casam met à disposition un simulateur gratuit à destination des professionnels de l’immobilier et de leurs clients. Il permet d’évaluer l’impact de cette réforme sur le classement DPE d’un bien, en fonction de ses caractéristiques techniques et de son mode de chauffage.
La réforme du DPE au 1er janvier 2026 marque un tournant majeur pour le secteur immobilier. En révisant le mode de calcul et en revalorisant l’électricité, elle devrait offrir un souffle nouveau à des millions de logements jusqu’ici pénalisés par leur consommation énergétique. Une avancée attendue, en particulier pour les propriétaires de biens chauffés à l’électricité et ceux situés en zone urbaine dense.